Ciné club du Turfu – Cycle 2019

Cette année nous avons programmé, toujours de manière ponctuelle, des cycles de projection dans notre local en invitant des groupes à croiser leurs regards entre une expérience locale – à l’échelle du quartier ou de la ville – et une expérience analogue plus lointaine.

Liste des films projetés depuis le mois de janvier 2019 :

Révolution Roller Girls de Margaïd Quioc.
Produit par Babel Doc et France 3 Provence-Alpes

Ce premier ciné-club de l’année était l’occasion d’inviter le groupe Passer’elles que l’on accompagne depuis notre arrivée dans le quartier sur leurs actions visant à interroger la place des femmes dans l’espace public. Elles ont initié la première partie de soirée avec le film court réalisé par Boulegue TV quelques semaines plus tôt, présentant leur initiation au self-défense sur la place cadenat, un sport qui redonne confiance aux femmes dans leur quotidien.

En deuxième partie de soirée, en présence de Margaïd Quioc et de quelques membres de l’équipe de roller-derby de Marseille nous avons regardé Révolution Roller Girls, un film qui retrace la rencontre de l’équipe de roller derby de Marseille avec celle du Caire, au Caire.
Un film pêchu et enjoué qui, au delà, du sport évoque les problématiques de genre, des frontières culturelles, de la religion, des préjugés et des relations humaines.
Une expérience qui a fait naître l’envie chez les femmes du groupe Passer’elles de s’essayer au Roller Derby, elles sont reparties en se tapant dans les mains et en se promettant d’organiser une délégation de la Belle de Mai pour aller assister à un entraînement et, pourquoi pas, monter une équipe !

«À Marseille et au Caire, des femmes refusent de se conformer aux stéréotypes que leur impose la société. En France, elles s’appellent “Bloody Skulls”. En Egypte elles sont connues sous le nom de Cairollers. Deux équipes, des deux côtés de la Méditerranée unies par leur passion pour un sport aux contacts violents et aux chutes spectaculaires : le roller derby. Ensemble, elles vont surmonter les obstacles pour organiser le premier match de la discipline au Moyen-Orient. La rencontre aura lieu au Caire et promet d’être explosive. Au delà du sport, c’est l’histoire de femmes qui se battent, sur les terrains de sports et dans la vie pour mener leur propre révolution.»

Irrintzina, le cri de la génération climat de Sandra Blondel et Pascal Hennequin.
Produit par Fokus_21 Marseille
En présence de Pascal Hennequin et de représentants d’Alternatiba Marseille et Youth for climate.

En ouverture de la Belle Fête de Mai, nous avons diffusé ce film documentaire qui met en évidence l’urgence de l’enjeu climatique et l’énergie des mobilisations citoyennes initiées par le mouvement Alternatiba en vue de la COP21.

Ce récit puissant raconte comment des centaines de personnes ont travaillé pendant des mois pour construire et réussir une mobilisation climat digne de ce nom, malgré un contexte très dur d’état d’urgence post attentats.  Irrintzina, le cri de la génération climat, est le film d’une génération qui ne se résigne pas, qui crée et invente un avenir désirable où bataille écologiste et sociale rime avec plaisir et joie d’agir ensemble.

La pêche et l’olive de Abdelatif Belhaj et Lolita Bourdet.
Produit par Plexus

Cette fois-ci, le groupe d’adolescents de la Fraternité Belle de Mai, à l’initiative du projet du Rin-té que nous avons réalisé en 2018, était co-organisateur de la soirée. En première partie de soirée, ils ont présenté l’aventure de ce terrain multi-activités qu’ils ont imaginé et co-construits, en l’illustrant grâce au film court réalisé par Boulègue TV, la télé participative du 3ème. La séance, à prix libre, était en soutien au voyage à Londres qu’ils projettent de faire en fin d’année. C’est ainsi qu’ils sont venus préparer des cakes et du houmous dans l’ambiance joyeuse de la colocation de l’Ambassade du Turfu.

Puis Roselyne Burger, nouvelle résidente de l’Ambassade a présenté le film La pêche et l’olive dont elle est co-auteure, avec Abdelatif Belhaj et Lolita Bourdet. La projection venait faire écho à l’expérience de voyage et de rencontre exposée par les jeunes un peu plus tôt.

« Avec un passeport français, quand tu voyages «ça glisse». Oui, mais pas en Cisjordanie, où Mariam, Ryad, Rami, Inas, Aziza, Bilal, Nohobo, Cenet et Sirandou ont dû s’armer de patience pour passer les frontières avant d’arriver à Beit Sira, un petit village perché au dessus des champs d’oliviers. Ces adolescents de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, font enfin la connaissance des jeunes palestiniens de leur âge qu’ils sont venus rencontrer et qu’ils accueillent en retour chez eux. Or se rendre disponible à la rencontre de l’autre, c’est prendre le risque d’être bousculé dans ses repères et dans ses certitudes. C’est aussi porter un nouveau regard sur soi. Le film retrace ce chemin plein de doutes, de contradictions mais aussi de surprises et de promesses que parcourt ce groupe d’adolescents pendant un an. Au fil de leurs pérégrinations, ils se dévoilent et livrent à leur manière leur vision du monde, puissante, généreuse et d’une étonnante maturité.»