Revue de Projet #3 – Des nouvelles de Quartiers Libres


Retour sur la
Revue de Projet #3 du 25 février 2019 de Quartiers-Libres.

Quartiers Libres l’annonce ainsi sur son site “La concertation doit donc permettre à chacun de s’informer et de contribuer, de façon continue pendant la décennie du projet. Pour ce faire, trois fois par an, la revue de projet “Quartiers Libres” présente les avancées du projet, et ouvre le débat sur les questions en cours. Organisée sous forme d’une réunion publique, ouverte à tous et en présence des élus, elle permet à chacun d’interpeller et de dialoguer.”

 

Un compte-rendu détaillé a été réalisé par le collectif d’habitants J’y vis, j’ai mon avis, dans lequel est également disponible leur interpellation faite à la Mairie, la Métropole et à l’équipe du projet urbain Quartiers Libres. À lire sur le blog Citoyens du 3ème.

L’ordre du jour annoncé, trop fourni pour prétendre être abordé dans une réunion de deux heures, devait traiter des thématiques suivantes : l’habitat et le logement, les nouveaux groupes scolaires, les espaces publics, la concertation sur le Couvent Levat et l’ouverture d’une Maison du Projet.

Interpellés dès l’introduction de la séance par le collectif J’y vis, J’ai mon avis, sur la pertinence de la méthodologie de concertation mise en œuvre, des précisions ont été apportées par des représentants de la Mairie et du groupement Quartiers Libres : ils ont notamment admis des lacunes en terme de communication et se sont engagés à ce que dorénavant leur site internet soit mieux alimenté. Il devrait au minimum inclure les dates des prochaines réunions publiques ainsi que les supports utilisés au cours des différentes réunions…

La question des moyens déployés pour que toutes les populations du quartier puissent être informées et invitées à participer à la concertation n’a pas été résolue. Toutefois, la Mairie et le groupement de maîtrise d’œuvre ont présenté les deux outils qu’ils tentent de développer pour y remédier :

l’exposition : une première, datant de 2017, avait été installée à la Friche Belle-de-Mai. Une nouvelle devrait ouvrir ses portes à la Maison Pour Tous Belle-de-Mai en avril 2019. Comme la précédente, elle devrait offrir des possibilités aux habitants d’exprimer leurs désirs, inquiétudes, opinions, besoins, remarques ?  ce n’est pas encore très clair !

la Maison du Projet : réclamée depuis plusieurs années par le collectif d’habitants Brouettes & Compagnie, la Mairie s’est engagée à l’ouvrir en septembre 2019 au Pavillon Bugeaud, à proximité de l’école primaire temporaire. Peu de détails concernant son rôle, son contenu et son animation n’ont toutefois été fournis.

Curieusement, un troisième outil a été évoqué en fin de séance par Étienne Ballan (sociologue au sein du groupement d’urbanistes), qu’il nomme les groupe relais. Il s’agirait des différentes structures et collectifs du quartier sur lesquels l’équipe de maîtrise d’œuvre semble vouloir s’appuyer. Or, rien ne nous a été demandé et n’a jamais fait l’objet de discussion sur le rôle que nous pourrions avoir dans ce processus. Si des groupes sont aujourd’hui mobilisés, c’est avant tout parce qu’ils se sont auto-saisi de ces questions.

Les habitants, dans la grande majorité des présents à cette réunion, s’interrogent sur la pertinence de ces outils au regard de l’ambition affichée par la Mairie et le groupement pour un projet se voulant “fait avec les habitants”. La principale raison est qu’aucun élément concret sur les moyens de faire fonctionner ces outils n’a été présenté, permettant de justifier la dimension participative du processus.

Suite à ces tentatives de recadrage méthodologiques, l’ordre du jour a été légèrement modifié, et ont été abordées les questions liées à la mobilité, aux établissements scolaires et au logement.

– La mobilité : la réunion de restitution des ateliers mobilité qui devait se tenir en 2018 sera finalement organisée en avril 2019. Pour l’instant, seuls deux retours ont été fait : le premier concerne la mise en place d’une piste cyclable à contre-sens dans la rue Belle-de-Mai (ça fait peur à qui connaît cette rue !) ;  le second concerne le raccourcissement de la ligne de bus 52 au profit de l’intensification de la ligne 49.

Les établissements scolaires : les annonces faites à propos de nouveaux équipements scolaires ont soulevé de nombreuses questions sur le nombre de classes réellement créées au regard des projections démographiques.

Le logement : suite à la catastrophe du 5 novembre à Noailles, les élus ont reconnus que le traitement de la question de l’habitat indigne devait finalement être intégrée au projet Quartiers Libres. Le Plan Local de l’Habitat (PLH) de la Métropole a été présenté, soulevant de nombreuses réactions des habitants sur la façon dont le projet se ferait : l’inquiétude portait principalement sur les outils mis en œuvre pour assurer le maintien de la population actuelle, dans le cadre d’un projet urbain encourageant une augmentation des loyers.

Pour les détails sur ces trois thèmes, consultez le blog Citoyens du 3ème.

Faute de temps, deux sujets prévus à l’ordre du jour n’ont pu qu’être rapidement survolés : la concertation sur l’avenir du Couvent Levat et la question des espaces publics.

La concertation sur l’avenir du Couvent Levat : l’annonce a été faite qu’elle se tiendrait courant 2019 à l’occasion de cinq réunions de concertation, dont la première devrait coïncider avec l’ouverture de l’exposition en avril.

Les espaces publics : Mickaël Güller, de l’agence Güller & Güller, mandataire du groupement d’urbanistes Quartiers Libres, a dans un premier temps évoqué les futurs espaces publics des Casernes du Muy, notamment la fameuse forêt. Toutefois, à ce jour, nous n’avons pas de nouvelles de l’acquisition par la Ville des dites Casernes.

Dans un second temps, cinq “pocket places” ou places de poches ont été évoquées. Ces micro-espaces publics, qui devaient jalonner le long processus de transformation du quartier, pourraient finalement voir le jour. Pourtant, aucunes précisions sur les délais ou les moyens de leur mise en œuvre n’ont été là aussi fournis, malgré les multiples analyses et propositions d’interventions faites par un groupe mobilisé depuis 2016 sur cette question.

De nombreuses questions restent donc en suspens. En terme de méthodologie d’abord – notamment le rôle de l’agence ResPublica, descendant de Paris pour distribuer la parole…- mais aussi en terme de propositions, d’actions et de moyens réellement énoncés pour que se co-construise enfin le projet “Quartiers Libres”.